Prenons de la hauteur !

 Surélever une maison ou un immeuble est une idée formidable pour répondre aux besoins en logements dans les grandes villes. Rien qu’à Rennes – n’en déplaise aux grincheux et aux adeptes du cétémieu-avant – la population métropolitaine va atteindre 533 000 habitants en 2035, nécessitant la création de 65 000 nouveaux logements. Le dernier PLH 2023-2028 (voté en décembre 2023) vise la production de 5000 logements par an – contre 4000 dans le PLH précédent.

Le sol n’étant pas extensible et le métro un moyen de transport aléatoire (chez nous), il faut densifier ! Pour éviter l’étalement et l’artificialisation des terrains, la surélévation permet de répondre (en partie) au problème. Les Anglo-Saxons, les Belges et les Allemands ont opté pour le rehaussement de bâtiments, conférant aux quartiers concernés une trace de l’histoire. En France, le goût pour une architecture plus frimeuse a tardé à s’y intéresser – et je pense à quelques rendez-vous ratés avec cette pratique à Rennes ! Néanmoins, on peut y voir quelques exemples intéressants, notamment aux Galeries Lafayettes et à l’ancienne CPAM rue d’Antrain.

Le tout est de veiller à l’harmonie architecturale.

En résumé, où peut-on le faire ?

–      Sur des toits plats plus souvent sur des immeubles des années 70.

–      Entre des dents creuses, c’est-à-dire des petites constructions ou des maisons encadrées par deux immeubles plus hauts.

–      des derniers étages avec un toit en pente mais un potentiel de hauteur inexploité.

La Métropole a donc lancé l’analyse du patrimoine immobilier de son territoire pour identifier les immeubles et bâtiments qui offrent des opportunités de surélévation. Cette étude confiée à Upfactor https://upfactor.fr/ permettra d’identifier les ressources potentielles du pays de Rennes en s’appuyant sur l’analyse du bâti existant et du PLUi) Cette analyse stratégique pourra conduire à des modifications du PLUi, et sera accompagnée d’études de faisabilité pré-opérationnelle, notamment de la part des bailleurs sociaux, pour passer à la réalisation concrète. Ainsi Archipel Habitat vient de lancer une étude pour permettre la rénovation / surélévation de la résidence Le Colombier, gérée par le CCAS de Rennes.

Les trois autres bailleurs sociaux du territoire sont également mobilisés, et les copropriétés peuvent se lancer dans le cadre du programme EcoTravo https://ecotravo.rennesmetropole.fr/

Une étude comparable a été menée pour la Métropole de Strasbourg : elle a permis d’identifier 16 500 bâtiments potentiellement surélevables (sur 65 000 analysés) !  Pour Nice Côte d’Azur, l’étude a identifié 10% des emprises résidentielles rehaussables sur les cas analysés. Saint-Nazaire et Lyon ont engagé une démarche analogue.

Dans la capitale bretonne, trois périmètres font l’objet d’une étude fine des gisements fonciers de surélévation. Les résultats devraient être connus cet été.

Périmètre 1 : Rennes, Saint-Jacques-de-la-Lande, Saint-Grégoire, Chantepie et Cesson-Sévigné, pour lesquelles l’étude est déjà bien avancée.

Périmètre 2 : les communes hors cœur de métropole concernées par la loi SRU. Il s’agit de : Acigné, Betton, Bourgbarré, Bruz, La Chapelle des Fougeretz, Chartres-de-Bretagne, Chavagne, Corps-Nuds, Gévezé, L’Hermitage, Noyal-Châtillon-sur-Seiche, Montgermont, Mordelles, Laillé, Orgères, Pacé, Pont-Péan, Le Rheu, Romillé, Saint-Armel, Saint-Erblon, Saint-Gilles, Thorigné-Fouillard, Vern-sur-Seiche, Vezin-le-Coquet.

Périmètre 3 : les communes non directement concernées par la loi SRU : Bécherel, Brécé, Miniac-sous-Bécherel, Cintré, Clayes, La-Chapelle-Chaussée, La-Chapelle-Thouarault, Langan, Le Verger, Partenay-de-Bretagne, Saint-Armel, Saint-Sulpice-la-Forêt.

À l’échelle du Pays de Rennes, le document du cadrage est le Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT), en cours de discussion pour une finalisation en 2026. À l’échelle régionale, il s’agit du Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Égalité des Territoires (SRADDET).

Cette action s’inscrit bien sûr dans celle de la fameuse loi ZAN

Ouatizite ? le « Zéro artificialisation nette » (Zan), inscrit dans la loi Climat et résilience d’août 2021, exige d’ici 2031 de diviser par deux la consommation d’espace mesurée entre 2011-2021. Puis, entre 2031 et 2050, de poursuivre cette trajectoire en réduisant l’artificialisation. En 2050, 1 m² artificialisé devra être compensé par 1 m² renaturé.

(Vaste sujet ! Voir l’article des Echos, sur la guéguerre entre Christophe Béchu et Bruno Le Maire https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/artificialisation-des-sols-loffensive-contrariee-de-bruno-le-maire-2087565

Espérons que cela ne provoque pas d’incidences tordues. Genre permission de supprimer des bois et arbres déjà là en se donnant bonne conscience puisque renaturation plus loin… oubliant le temps nécessaire au rétablissement d’un biotope !

Pour en savoir plus:  

https://www.sudouest.fr/economie/immobilier/crise-de-l-immobilier-la-surelevation-des-batiments-existants-une-solution-ecologioque-et-economique-15047006.php

https://www.baticopro.com/guides/la-surelevation-d-un-immeuble-en-copropriete-financement-et-avantages.html

https://www.francetvinfo.fr/economie/immobilier/immobilier-des-toits-a-vendre-pour-rehausser-les-espaces_5724599.html

https://immobilier.lefigaro.fr/article/a-paris-une-surelevation-qui-ravit-ses-occupants-et-la-copropriete_6933a6f2-6abe-11ea-b576-a9d628d1c028/


0 commentaire

Laisser un commentaire

Avatar placeholder

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *