Noël (Coypel) à Rennes !

Tous les jours, c’est Noël au Musée des beaux-arts. Enfin… jusqu’au 5 mai, date de fin de cette expo consacrée à un artiste majeur du XVIIe siècle.

C’est Noël, car on n’a jamais vu rassemblées autant de ses œuvres, dont un grand nombre sorties du château de Versailles et du Trianon. Ce Noël (appelé ainsi par ses parents vous devinez pourquoi – de plus, il est mort aussi à Noël !) a participé aux chantiers les plus prestigieux du règne de Louis XIV, dont les décors peints de la Grand’Chambre du Parlement de Bretagne.

Le Musée des beaux-arts de Rennes regorge de trésors du XVIIème siècle, dont le fameux Nouvau-né de Georges de la Tour, une spectaculaire Chasse au tigre de Rubens https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Chasse_au_tigre_(Rubens), la Descente de Croix de Charles le Brun ou encore le modèle réduit de la statue équestre de Louis XIV

Il ne faut pas pour autant négliger Noël Coypel qui a œuvré longuement, sous la régence d’Anne d’Autriche et le règne du roi-soleil à tous les grands chantiers royaux. Sa carrière atteignit son apogée avec sa nomination à la tête de l’Académie royale de peinture et de sculpture de 1695 à 1699. Même après la perte de ce poste, il a continué à travailler avec son fils Antoine. Car l’artiste a été productif à tous les niveaux, artistique et familial. Avec sa première épouse, il eut trois enfants. Avec la deuxième, quatorze ! Créant une lignée d’artistes renommés parmi lesquels … le sculpteur du Génie de la Bastille ! https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_G%C3%A9nie_de_la_Libert%C3%A9

Ce n’est qu’une partie des anecdotes que l’épatant conservateur et commissaire de l’expo Guillaume Kazerouni raconte lors d’une visite de cette expo qui s’est ouverte au moment du 30ème anniversaire de l’incendie du Parlement de Bretagne. Épisode tragique de l’histoire rennaise où les décors de Coypel ont failli disparaître. L’exposition “Coypel peintre du roi” montre d’ailleurs de nombreuses esquisses préparatoires de ces décors exceptionnels, majestueusement installés dans le patio du musée. Ces tentures rehaussées de fils d’or et d’argent sont conservées au Mobilier National. « Ce sont à la fois des objets d’art et d’usage, avec une fonction d’insonorisation et d’isolation pour les murs des palais » rappelle le responsable des collections anciennes du musée de Rennes.

Pour comprendre comment ces tapisseries, trésors du patrimoine français ont été tissées, Lauriane Obry, artiste licière formée à la Manufacture des Gobelins a imaginé une exploration interactive des tentures. A partir d’un QR code lui-même tissé par ses soins, une appli de réalité augmentée permet de voir s’animer les différents éléments qui composent chaque tableau. « On s’est amusés avec les technologies de l’image pour faire le lien avec les techniques de la tapisserie du XVIIe siècle ». C’est la méthode Obry pour « capter l’attention des jeunes générations »

Une raison de plus d’aller voir cette exposition sur un artiste majeur du Grand Siècle qui occupe une place forte dans le patrimoine rennais, notamment pour le plafond de la Grand’Chambre, véritable joyau du Parlement de Bretagne, qui reste le plus grand décor civil du règne de Louis XIV.

Exposition réalisée avec le soutien du Château de Versailles, du Musée du Louvre et du Mobilier National.

Informations pratiques

“Noël Coypel, peintre du roi” du 17 février au 5 mai 2024 au Musée des beaux-arst de Rennes. 20 quai Emile Zola, 35000 Rennes. https://mba.rennes.fr/fr

Du mardi au dimanche de 10h à 18h. Fermé les lundi et jours fériés.

Tarifs : 4€ (plein tarif), 2€ (tarif réduit), gratuit (moins de 26 ans, étudiants, personnes en situation de handicap, titulaires de la carte Sortir !…)
Visites commentées (si vous pouvez en choper une avec Kazerouni, c’est top !), des ateliers, des conférences, un colloque, des concerts de musique… Voir la programmation culturelle.

NB: parmi les « goodies » de l’expo, remarquez la très belle serviette éponge présentée par Guillaume Kazerouni !