Du vin breton ! ?

Ce qui paraissait utopique devient réalité. Les vignes qui étaient présentes autrefois un peu partout en Bretagne, ont disparu suite au phylloxera et aux pressions de divers lobbies de l’époque de replantation. Elles se sont effacées de nos mémoires, mais pas de la toponymie (vous connaissez tous un patelin ou un hameau qui finit par « des vignes ». L’intérêt des Bretons pour la viticulture s’est réveillé il y a une vingtaine d’années grâce notamment au formidable travail de l’ARVB (l’association pour le renouveau du vin breton) créée par l’œnologue Pierre Guigui.

Ils sont nombreux aujourd’hui à se lancer dans la viticulture dans la péninsule bretonne. C’est le cas de Mathieu Le Saux et Noémie Vallélian, qui ont planté leur domaine, sur la Pointe des chats, à la ferme du Port-Coustic, sur l’Ile de Groix.

Ce jeune couple de vignerons a planté ses premiers pieds de vignes en 2019. Combatifs, convaincus et déterminés, ils se projettent sur les cinq prochaines années, tout en gardant un œil sur les expériences du passé, car « il faut être patient », reconnait Mathieu Le Saux dans le reportage diffusé ce soir sur France 3. Son ambition est modeste : « Ce qu’on veut, c’est en vivre et que nos voisins puissent se payer nos bouteilles »

Ils savent que leur parcours est semé d’embûches. Le défrichage est l’une de leurs principales difficultés. C’est en le faisant qu’ils ont découvert de vielles aubépines et des prunelliers de 80 ans. Les tracteurs et les gros bras des copains ont fini par en venir à bout. « Ça se gère », répond Mathieu, imperturbable. Dans leur domaine, tout est fait à la main. En raison des contraintes du gel, de sécheresse et d’enherbement, les premières récoltes n’auront pas lieu avant cinq ans. Le jeune couple est soutenu par le père de Noémie, Gérard Vallélian, viticulteur en Suisse. Il participe aussi à la création de ce vignoble. « C’est un combat et il n’est pas gagné d’avance » dit-il. « Mathieu veut réellement une exploitation à taille humaine, mais arrivé à quatre hectares, il faut admettre qu’il va falloir de la mécanisation ».

Pour vivre – en attendant que le vin soit tiré – ils se sont lancés dans une activité cidricole et jus de pomme. Cela leur permet de tenir, mais c’est aussi un exercice difficile et chronophage. Depuis 2021, il y a eu trois gelées, puis des sécheresses qui, à leur tour, achèvent les dégâts

L’histoire ancienne, les aventures humaines, les perspectives, les enjeux environnementaux, tous les ingrédients sont réunis pour que les vignes reprennent racine en Bretagne.

Aujourd’hui, près de deux cents petites vignes associatives et patrimoniales existent et une cinquantaine de projets professionnels est en cours. Notamment « le mien » (vous savez comme j’aime m’approprier les châteaux ou vignobles, quand j’ai acheté des parts, même pour 100 balles ! cf https://www.mariechristinebiet.com/2023/10/20/le-chatiaou-est-a-nous/ )

Donc j’ai participé au financement des Longues Vignes, magnifique coteau sur la Rance planté par Edouard Cazals à Saint-Jouan-des-Guérêts (en photo sous la neige). Il est présent dans ce documentaire qui est forcément formidable ( j’adoooore le travail de Gérard Alle !) de même que Jean Donnio, du Quillio, Loïc Fourure, de Theix et des viticulteurs de l’asso pour la reconnaissance des vins bretons.

https://www.leslonguesvignes.fr/

« Vendanges en Utopie« , documentaire à voir sur France 3 Bretagne, le jeudi 30 novembre à 22 h 50, ou sur francetv.fr


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