22, v’là les expos de fin d’été

Et oui, même si les vacances s’éloignent, nous sommes encore en été, les amis ! Jusqu’au 21 septembre. Alors, il faut profiter des belles journées d’équinoxe pour découvrir des expos intéressantes. Dommage, vous avez (peut-être) raté les œuvres d’Anne Limbour à l’Orangerie du Thabor à Rennes. Elle fait des choses incroyables à base de cheveux. Un jour, c’est sûr je la recevrai au Carré VIP ( https://www.carrevip-vieillespies.com/carre-vip-lemission/ ) Regardez son site http://laurencelimbour.fr

Pour vous consoler, je vous emmène dans le Morbihan, à l’est et à l’ouest du département.

À l’ouest, du nouveau à Guidel (à la limite avec le Finistère), où la galerie « la boulange » présente deux artistes, Fabienne Houzé-Ricard http://www.fabienne-houze-ricard.com/et Pascal Portais, réunis sur le thème « natures ? » qu’il faut mettre au pluriel tant elles sont multiples avec un point d’interrogation qui nous oblige à nous interroger sur ce qu’elles sont.

Du 16 septembre au 16 octobre (vernissage le 16 septembre à 18h en présence des artistes). Galerie ouverte ven, sam et dim de 14h à 19h et sur rendez-vous au 0617477350

https://www.facebook.com/galerielaboulange/

À l’est, la grande expo de La Gacilly se termine le 30. Le thème de cette année offre des Visions d’Orient et il met en lumière les artistes venus d’Iran, d’Afghanistan et du Pakistan. Trois pays d’Asie du Sud-Ouest qui appartiennent à l’espace culturel persan ; trois pays majoritairement musulmans, avec des populations indo-européennes, toujours soumises aux lois de la religion et de l’obscurantisme; trois pays que l’on connait mal mais qui ont conquis le cœur de tous les voyageurs s’y aventurant, de Marco Polo à Kessel, de Chardin à Bouvier (et moi !) ; trois pays enfin dont les photographes sont les défenseurs d’une pensée positive, les ambassadeurs de la conscience écologique, les lumières d’un espoir nouveau.

L’Iran reste un berceau de la civilisation. Fondé il y a plus de 2 500 ans, l’empire Perse s’étendait autrefois de la Macédoine jusqu’à l’Inde. Grand pays de la poésie – Hafez a largement influencé Goethe –, mais aussi du cinéma par la qualité de ses réalisateurs, les photographes qui en sont issus ont toujours choisi de briser les convenances pour développer un style novateur. À tout seigneur, tout honneur, l’équipe de La Gacilly rend hommage à Abbas, grand maître de la photographie. Iranien par ses origines, il a laissé des clichés qui resteront dans l’Histoire. Cette première rétrospective depuis sa disparition en 2018, nous permet de découvrir comment ce membre éminent de l’agence Magnum a construit une œuvre puissante, depuis son témoignage sur la révolution iranienne de 1979 jusqu’à son regard pétri d’humanisme sur les hommes et les dieux : un voyage entre ombre et lumière. https://www.festivalphoto-lagacilly.com/photographes/abbas

Dans ce pays que Montesquieu qualifiait d’éclairé, la relève photographique regorge de talents où les femmes tiennent une place notable même sous la loi dominatrice des hommes. Découvrons le travail de quatre jeunes artistes. Tous nés après la révolution islamique, ils ont en commun le souci de leur liberté artistique et une conscience écologique omniprésente. Gohar Dashti n’a de cesse de s’interroger sur notre relation avec notre environnement. Révélée au grand public en 2008 par son travail surréaliste d’un couple dans le quotidien de la guerre, elle propose plusieurs séries qui sont autant d’œuvres radicalement différentes, subtiles, dans une démarche plasticienne déroutante. https://gohardashti.com/

Ebrahim Noroozi, lui, s’est fait connaitre pour son travail journalistique après avoir remporté plusieurs prix au World Press. Il sait aborder les méfaits de la crise climatique qui traverse son pays avec une autre démarche, artistique cette fois : jouant sur les nuances du rouge et du bleu, dans des couleurs surcontrastées, les figures humaines sont à peine suggérées, spectatrices d’un rêve éveillé face au drame de la lente disparition des eaux. Maryam Firuzi explore aussi l’Iran actuel à sa manière, en interrogeant le statut de la femme dans un univers si masculin : ses différents travaux (dont certains en exclusivité à La Gacilly) bouleversent toutes nos notions de la photographie par des mises en scènes savantes qui sont autant de messages sous-entendus.

https://www.festivalphoto-lagacilly.com/photographes/ebrahim-noroozi

https://www.festivalphoto-lagacilly.com/photographes/maryam-firuzi

Comme Noroozi ou Firuzi, Hashem Shakeri est représenté à Téhéran par la Silk Road Gallery, vitrine incontournable de la photographie iranienne contemporaine. Ce jeune artiste de 34 ans manie une chromie très particulière, blanche et épurée, qui donne à ses paysages un aspect quasi-lunaire. Son regard sur la sécheresse endémique dans la région du Sistan-et-Baloutchistan tout comme sur ces nouvelles cités surgissant du désert, fait découvrir un univers insoupçonné.  https://www.silkroadartgallery.com/

L’Afghanistan continue de s’enfoncer dans les ténèbres et les mots de Yasmina Khadra dans « Les hirondelles de Kaboul » semblent résonner comme une sentence irrévocable : « Personne ne croit au miracle des pluies, aux fééries du printemps, encore moins aux aurores d’un lendemain clément. Les hommes sont devenus fous ; ils ont tourné le dos au jour pour faire face à la nuit. » Et pourtant, les clichés de Paul Amalsy présentés sur les bords de l’Aff montrent que rien n’est inévitable. Ce photographe français, disparu en 2003, était un infatigable voyageur qui a traversé tous les pays du monde, sauf la Mongolie, aimait-il préciser. https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Alm%C3%A1sy

Au début des années 1960, il avait effectué un long séjour en Afghanistan et documenté la vie de ce pays qui souhaitait alors s’ouvrir au monde moderne et encourageait la scolarisation : ses images impossibles aujourd’hui de petites filles, les cheveux à l’air, et de jeunes garçons assis ensemble sur les bancs de l’école sont autant de pépites pour la première fois exposées.

Véronique de Viguerie est aujourd’hui l’une des plus éminentes photoreporters. L’Afghanistan, c’est un peu son pays, le premier qu’elle a photographié en 1999, celui où elle a vécu trois ans jusqu’en 2004. Jusqu’à la chute de Kaboul en août 2021, elle n’a cessé de le sillonner, de le documenter dans ses guerres intestines et son occupation militaire. Le festival montre une sélection de ses images loin du tumulte d’un pays dans le chaos, des clichés de la vie d’un peuple. Autant d’éclats de paix, des lueurs d’espoir dans des décors à couper le souffle. https://veroniquedeviguerie.com/

Les femmes sont des combattantes de la vie. Fatimah Hossaini est l’une d’elles. Cette jeune artiste afghane de 28 ans, à la fois photographe, professeure et activiste, a dû quitter son pays natal après la prise de Kaboul par les talibans. Réfugiée en France, elle défend dans ses images l’audace de la beauté, celle des Afghanes, et à travers elles, celle de la liberté et de la dignité. https://www.festivalphoto-lagacilly.com/photographes/fatimah-hossaini

Dans le cadre d’un partenariat poursuivi avec l’Agence France-Presse, maillon essentiel de l’information internationale, le festival présente d’émouvants clichés de deux reporters afghans emblématiques de l’AFP : Shah Marai, mort dans un attentat en 2018, et Wakil Kohsar, qui continue de témoigner inlassablement à la tête du bureau de Kaboul. Tous deux ont la même empathie pour ce peuple et démontrent que seule la photographie permet de montrer la réalité des choses visibles.

En épilogue de ces Visions d’Orient, cap sur le Pakistan, né d’une douloureuse partition avec l’Inde en 1947 et pays frontalier avec l’Afghanistan. Territoire musulman composé de nombreuses ethnies, il reste un pays déchiré entre traditions ancestrales et sursauts de modernité. Pauvre Pakistan, victime récemment d’inondations meurtrières !

https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/en-images-le-pakistan-victime-d-inondations-meurtrieres-qualifiees-de-carnage-climatique-par-l-onu_5353699.html


Foncez à la Gacilly avant le 30 septembre! et à Guidel avant le 16 octobre! 


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