Aujourd’hui, c’est Servane qui nous écrit de sa yourte qu’elle ne quitte que pour aller faire des maraudes nocturnes avec le SAMU à Rennes. Servane Bourges vient de prendre sa retraite de médecin de campagne, peu après son mari mais tous les deux mettent encore leurs compétences au service de la santé des autres. Passionnée d’équitation, elle attend de pouvoir repartir chevaucher dans des contrées sauvages, là-haut sur les montagnes d’Himalaya ou de la Cordillère des Andes. Elle a même réussi à m’entrainer l’an dernier pour une incroyable expédition entre Arequipa et Cuzco (dormir sous la tente par moins 5°, descendre de cheval parce qu’il refuse de passer entre le précipice et la paroi rocheuse comme les lamas, avoir du mal à respirer en passant par des cols ou près des glaciers à 5000 mètres, mais sous la protection des esprits honorés par des chamans lors de la cérémonie de départ – sans ça, on ne serait pas revenus vivants !). Bref, cette « rigolote » est capable de vous emmener au bout du monde ! Là, elle se propose de nous emmener au bout du confinement, avec humour, en résistant aux mesures liberticides et en adoptant la flexibilité mentale.

 

Pour écouter Servane, invitée par Jacqueline Ripart à l’émission du Carré VIP – Vieilles pies, c’est ici

https://www.youtube.com/watch?v=w-XpAAr5B0c

 

 

« Quand on reçoit un coup sur la tête, on arrête de penser un instant, un instant de sidération…

Puis on reprend ses esprits, on réagit : peur, colère … cela dépend de notre personnalité, de notre formatage culturel, de la violence du coup porté…

C’est un peu ce qui nous est arrivé avec le COVID, avec l’aide du matraquage médiatique …

Mais comment se faire une opinion ? Surtout quand on n’a pas tous les éléments …

Déjà se demander comment se forment nos opinions ; nous appartiennent-elles vraiment ?

Grace aux neurosciences, on sait que face à une information, notre cerveau l’interprète dans un sens ou un autre, de façon intuitive ou réflexive, mais aussi qu’il y a beaucoup de biais qui modifient notre jugement. Ce sont eux qu’il faut repérer ! Se méfier de notre cerveau…

Nous avons tous des croyances, il ne faut pas les rejeter dans une discussion. Juste les mettre de côté, le temps de considérer des thèses différentes : c’est la flexibilité mentale.

Apprendre à douter. Non, pas des autres ! Mais de nous-même, remettre nos opinions en question surtout dans cette nuée d’informations souvent contradictoires.

Depuis le début de cette pandémie, j’ai l’impression d’être une girouette, tantôt dans un sens tantôt dans un autre, mon intuition laissant place parfois à la raison (ou au raisonnement) mais je ne veux pas m’installer dans des convictions qui rassurent… Continuer à avancer même si parfois on recule, on change de chemin, et savoir le reconnaitre … Ah ! si nos politiques et décideurs pouvaient entendre ça !

Maintenant, si on a d’abord tous obéi (hum…) il ne faut pas s’arrêter de penser, ne pas se laisser enfermer dans un consensus, résister aux mesures liberticides qui nous attendent, tous à notre manière : humour, bravade, raisonnement, lutte, détachement, ventre mou….

Pour une rigolote, je suis bien sérieuse… Mais c’est pour pouvoir continuer à rigoler encore longtemps ! »

 

S.B.

 

Pour illustrer ce billet, je glisse quelques photos du Pérou, avec notamment un masque rigolo – hélas totalement inadapté aux règles sanitaires anti-coronavirus, car ouvert au niveau de la bouche. Dommage !


1 commentaire

AME Martine · 5 mai 2020 à 13 h 19 min

Merci Servane pour ce témoignage mi-figue mi-raisin qui décrit si bien nos penchants naturels …

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